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Le cirque en Mongolie

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Le 4 x 4 est chargé à ras bord pour un mois de périple sur les pistes tout juste carrossables de Mongolie.

Après 4 jours de secousses, le nez collé à la fenêtre, ébahis par tous ces nouveaux paysages, nous arrivons au désert de Gobi. Nous commençons à nous habituer au rythme de la vie mongole, il est temps de se mettre au travail et de répéter nos numéros de cirque lors du prochain bivouac. Chana, notre guide, et Bold, notre chauffeur, sont les premiers à découvrir notre spectacle. Eux qui se sont montrés plutôt réservés jusqu’à présent rient de bon cœur devant nos mimes.

C’est rassurant, pas besoin du langage pour se faire comprendre, les références culturelles semblent communes.

Le lendemain, balade en chameau dans le désert frontalier avec la Chine. Mikobar notre guide chamelier d’à peine 8 ans, essaie de communiquer avec nous par les signes et les grimaces, j’en fais autant mais en exagérant chacun de mes mouvements pour en faire du burlesque. Ce qui me permet de décrisper mes mains accrochées à la selle du chameau et de me détendre, c’est haut, ces bestioles ! Il se met à rire et imite mes gestes, puis, il invente à son tour des nouveaux mimes que j’imite aussi, amusée. Un instant magique de partage avec ce jeune guide du désert…

3 jours plus tard, province d’Ovorkangai, nous arrivons dans la famille de Mamaa, un horse rider de 19 ans. Nous logeons dans la ger (yourte) à côté de la sienne. Ses 2 sœurs et 2 frères plus petits jouent dehors dans l’herbe. Je m’installe à quelques mètres et commence à jouer avec mon diabolo.

Au début intrigués, puis curieux, ils se rapprochent. J’amplifie mes mimiques à chaque fois que je réalise une figure avec mon diabolo. Ils commencent à rire et se ruent sur le diabolo à dès que je l’échappe, pour me le ramener. Les parents et grands parents sont sortis amusés par la situation.

Ce qu’ils préfèrent c’est quand je l’envoie à plusieurs mètres en l’air, là j’entends des « ha !!! », des « ho !!! ».

Le soir, nous donnons une représentation dans la ger familiale.

Tout le monde est au rendez-vous, impatients de cette première en public, le trac commence à monter…

D’abord le numéro de jonglage, puis les funambules, et le dompteur d’acariens, nous sommes portés par les rires, encore 3 autres numéros et c’est déjà fini… Zut, c’est passé tellement vite, je n’ai même pas pensé à prendre une photo, quel dommage !

La soirée s’achève, je me dirige vers ma ger pour dormir et là les 4 enfants me rattrapent, « Lali, Lali !». Ils tiennent chacun dans leur main un bouquet de fleurs sauvages qu’ils sont aller cueillir pour moi avant la représentation.

Il est temps de reprendre la route vers le lac blanc Therkhin tsagaan nuur, plus au nord.

9 gers sont disposées au bord de la plage pour accueillir les touristes venus pêcher, faire du cheval, de la rando ou se reposer.

Le temps de s’installer et le prochain spectacle est déjà programmé. Ce sera pour le lendemain matin à 10h.

Des mongols sont venus de tous les environs pour nous voir.

Portés par leurs rires on redouble d’énergie pour faire de notre mieux et ça fonctionne.

A la fin, ils nous rappellent, pour nous prendre en photos avec leurs enfants.

Un homme essaie de jouer avec mon diabolo. Ca avait l’air facile quand je l’envoyais en l’air… Il fait une tentative mais le diabolo reste coincé dans la corde et lui retombe sur la tête. Aïe ! Gros éclats de rires, il me tend l’instrument, l’air admiratif…

Dans la journée, on vient nous demander, serait-il possible de faire une autre représentation demain soir, il y aura de nouveaux spectateurs.

Cette fois, on s’organise mieux. On dispose des bancs et on s’oriente de manière à ne pas avoir le soleil dans les yeux, pour jongler c’est mieux.

Certains de la veille sont revenus et quand on arrive, j’entends déjà les fans crier « Lali, Lali !».

Cette fois on commence vraiment à être à l’aise et à jouer avec le public participatif.

Ils rient et commentent ce qu’on fait, on ne comprend pas leurs paroles mais on en perçoit le sens. Le vent s’est levé et j’ai du mal à maîtriser mon diabolo, je le lance une première fois, il tombe par terre, une deuxième fois, il tombe à nouveau. Comme pour défier les éléments, je prononce alors à haute voix « asuudal bish » (= « pas de problème » en mongol) et je lance le diabolo en l’air, haut, très haut avant de le rattraper miraculeusement ! Toute l’assistance est étonnée d’entendre une touriste parler mongol et qui plus est qui réussi son meilleur coup !

Tonnerre d’applaudissement pour le final.

Nous les remercions chaleureusement : « bayrlalaa !»

Des touristes koréens arrivés sur la fin du spectacle, nous demandent « est-ce que vous rejouez demain, on voudrait vous voir ? ». Hélas la route nous attend et nous devons partir de bonne heure, désolés.

Une touriste allemande vient nous féliciter dans un français tout à fait correct, « c’est vraiment bien ce que vous faites, bravo, continuez ! »

D’autres représentations nous attendent au bord du lac bleu Khovsgol près de la frontière russe, à Ulaan Baatar, la capitale…
Les échanges sont déjà bien au-delà de nos espérances. Quel bien être de se trouver dans ce merveilleux pays !!!
Et je pense déjà, où allons nous aller l’année prochaine avec notre spectacle ?

Des partants ?
A bientôt !